Un petit tuto sur Nothobranchius rachovii??

Est ce que ces 3 espèces sont capables de se reproduirent entre-elle ?

Elles sont en effet capables de s'hybrider, ce qui signifie que les descendants seront stériles en très peu de générations, maximum deux ou trois. Pour compliquer le tout, c'est également valable pour les différentes populations d'une même espèce chez les killies. Comme elles sont géographiquement isolées, chaque population est à considérer comme une espèce propre.

C'est intéressant ça, en plus ça a l'air absolument trop beau !

Pour commencer, je vais parler du bac.
Inutile de préciser que Nothobranchius rachovii doit être destiné à un bac spécifique...
Selon le nombre de spécimens que vous souhaitez mettre ensemble la taille du bac va d'un 15/20 litres (pour un couple ou trio) à une quarantaine de litres pour un groupe composé d'au moins trois mâles (jamais deux) et d'un nombre supérieur de femelles (6 à 9). Ne jamais mettre deux mâles ensemble car ils seront des concurrents permanent et le moins fort y laissera sans doute sa peau. A trois l'agressivité du dominant sera partagée sur deux adversaires qui auront moins de difficultés à le supporter.
Un bac plus bas que large sera le mieux adapté. Les Nothobranchius n'ont aucunement besoin de hauteur d'eau, par contre la surface disponible leur permettra de s'ébattre à loisir. Pour ce faire, un bac destiné aux tortues est tout indiqué...

Coté équipement, un petit filtre à exhausteur rendra de bons services en brassant très peu l'eau, les killies n'aiment pas le courant, en particulier les Nothos.
Si la pièce où sera située le bac est un peu fraiche, un petit combiné chauffant réglé sur 24°C complétera au niveau matériel. Evitez autant que faire se peut de dépasser 25°C avec Nothobranchius rachovii. Un petit éclairage à leds est également le bienvenu pour la survie des plantes.

Point important, ce bac ne comportera pas de sol type sable ou autre sol traditionnel . Nothobranchius rachovii ira pondre dedans et les oeufs seront totalement impossibles à récupérer.
Des plantes sur racines (ou roche) permettrons d'aménager des caches afin que les femelles se soustraient aux ardeurs des mâles. Des plantes flottantes peuvent compléter l'aménagement, elles feront une ombre appréciée des poissons.
Un récipient pourra accueillir la tourbe ou la fibre de coco destinée à la ponte, ou bien le substrat pourra être mis à même le fond du bac...

Avec un bon aménagement ça peut donner ça...

Du coup mieux vaut avoir un mâle pour un groupe de femelle...
La photo que tu as posté, c'était un bac à toi ?

Si je comprends bien, tu mets un récipient dans le bac avec de la tourbe ou de la fibre de coco, et c'est là que les femelles iront pondre ? Et toi, tu vérifies régulièrement le récipient, et tu isoles les œufs dans un petit bac à part, c'est ça ?

On ne voit pas d'habitants, sur ta photo.

Oui, c'est un de mes bacs...
En principe je met en couple ou en trio (1 mâle pour 2 femelles). Plus de femelles et le mâle risque de s'épuiser à courtiser et féconder toutes ces dames.

Koby, chaque chose en son temps, je vais venir en détail sur la repro, la récolte des oeufs et l'incubation.


L'eau devra être douce et très légèrement acide. Pour des poissons adultes, je coupe de l'eau de pluie (on peut utiliser de l'eau osmosée) à raison de 20% d'eau de conduite. J'obtiens environ 110 à 120 µS de conductivité pour un pH autour de 6,5.
Attention ceci vaut pour des adultes, pour des alevins l'eau devra être très douce.
Afin d'avoir une hygiène irréprochable, je change l'eau des adultes à raison de 50% toutes les deux semaines par une eau ayant les même paramètres. Les Nothos sont très sensibles à l'oodinium (Piscinoodinium pillularis) et une hygiène pas trop suivie débouche très souvent sur cette parasitose. Il est plus facile de prévenir que de guérir.

L'idée est sympa mais à titre personnel je pense que tout expliquer en premier post reste mieux même si le principe est louable.

Malgré que j'ai arrêté les killies j'ai laissé la flore pousser dedans malgré l'absence de sol les bacs sont un de ces bordels  ça plait en tout cas aux quelques wingeïs restants. Faudrait que je fasse une photo tiens pour souligner l'exemple d'un bac à Killies.

Sylwingeï a écrit:L'idée est sympa mais à titre personnel je pense que tout expliquer en premier post reste mieux même si le principe est louable.

Si je met tout sur un seul post, il va faire trois pages et sera lu en diagonal...

Si les gens lisent en diagonale c'est bien dommage mais indirectement ça veux dire que le sujet ne les passionneras pas.

Du coup voila quel gueule à l'Alcatraz aujourd'hui (oui c'était mon ex bacs à twbm ce qu'il a changé ) un sacré bazar de plantes.

Voilà, le bac est en place et les poissons sont arrivés...Je ne renouvellerai pas les recommandations pour une acclimatations réussie, mais prenez le maximum de précautions.
Le substrat de ponte devra être en place à l'arrivée des poissons.
Pourquoi?
Simplement parce que je sais que des killies nouvellement arrivés dans un nouveau bac ne mettrons pas 15 jours à pondre surtout des annuels.Attendez vous à ce que les premiers oeufs soient déposés dans les heures qui suivent, autant en profiter.
Il est important de commencer à nourrir les poissons peu de temps après leur arrivée, même en petite quantité. C'est là un des points qui conditionnera la réussite ou l'échec.
Une petite distribution de proies vivantes un heure ou deux après l'arrivée des Nothobranchius sera bénéfique pour une bonne acclimatation.
Il faudra nourrir au moins une fois par jour. Nothobranchius rachovii est un annuel et son métabolisme est très rapide; il a donc besoin de protéïnes à profusion.
Toute proie vivante est utilisable, de préférence d'une taille adaptée aux poissons. Daphnies, Larves de Culex, vers de vase, Artémia et larves de Chaoborus sont les plus indiquées. Les proies restant en surface comme les drosophiles sont à tester mais demanderont une petite période d'adaptation car les Nothobranchius ne cherchent pas leur nourriture habituellement en surface.
Il est possible de leur faire avaler du congelé (bien décongelé et rincé) mais ce type de nourriture sera uniquement utilisée quand le reste vient à manquer. D'ailleurs vous verrez sans doute au comportement des poissons que ce n'est pas ce qu'il préfèrent...

La perspective d'avoir des pontes quasiment dès leur arrivée, c'est sympa. Par contre, l'alimentation en vivant, ça demande un peu d'habitude. Plus difficile à doser que les granulés. C'est un truc sur lequel il va falloir que je me penche, d'une manière générale, parce que ça ne doit pas être bien difficile, de nourrir des poissons avec du vivant.

C'est en fait plus facile à doser...Ce qui est en trop continue à vivre dans le bac sans risque de pollution.

Parlons reproduction, le coté le plus sympa des Nothobranchius...Pour caricaturer, si vous avez des Nothos qui ne pondent pas, c'est que vous avez franchement merdé!!!

Un couple de Nothobranchius rachovii va fréquenter assidument le pondoir et ce, tous les jours.
Une femelle en bonnes conditions pondra au moins une quinzaine d'oeufs par jour. Vous voyez ce que ça donne par mois!
Beaucoup d'éleveurs récoltent les pondoirs une fois par mois mais il est possible (et suffisant) de le faire toutes les deux semaines. Vous collecterez des lots moins importants (dans les 200 oeufs tout de même) et il y aura moins d'écart sur le démarrage d'incubation entre chaque lot. Ceci dit si ça se passe bien, vous ne ferez pas éclore tous les oeufs de la courte vie d'un couple pour vos besoins personnels. Ou alors il va falloir prévoir une sacrée quantité de bacs.

Pour collecter le pondoir, videz celui ci dans une épuisette à maille fine (pas trop petite). Rincez le pondoir avec une eau très douce et videz à nouveau dans l'épuisette.
Il faudra ensuite presser aussi fort que possible le contenu dans l'épuisette pour évacuer le maximum d'eau. Emiettez le substrat dans l'épuisette en le malaxant sans le presser.
Videz l'épuisette sur un fond blanc si vous voulez contrôler la présence d'oeufs. Ceux ci apparaitrons facilement sous une bonne lumière sous forme de petites billes brillantes et légèrement ambrée.
Mettez le tout dans un sac plastique hermétique en laissant de l'air et notez la date de récolte au feutre permanent sur le sac.
L'incubation peut commencer...

Mais c'est phénoménal comme quantité d’œufs !
Au merde s'aillé je sais d'où ça vient...

Donc il faut presser le contenu de l'épuisette pour évacuer l'eau, mais si je comprends bien, les œufs sont à l'intérieur, mélangés avec le substrat ? Et il faudra émietter le substrat ? Tout ça ne risque pas de blesser les œufs ?

Et ensuite, on met le tout, donc œufs mélangés au substrat, dans un sac plastique avec de l'air, donc style sac de congélation ?

Une question qui m'interpelle, ça fait dans les 400/450 œufs par mois, c'est énorme. On en garde une quantité pour nous-mêmes, mais ensuite, quoi faire de tout le reste ? Je veux dire, l'incubation dure un temps fixe, ou bien c'est nous qui déterminons quand et combien d'œufs on veut faire éclore, à quel rythme ? Ils ont une date de "validité" maximum, au-delà de laquelle ils ne peuvent plus être viables ?

L'incubation dure en fonction de la température et du degrés d'humidité du substrat. Je vais y venir.
Le surplus d'oeufs, tu peux les proposer à la vente ou en échange, je vais en parler aussi...

Genre je vais trop vite, c'est ça ?

7Et moi je vais aller encore plus lentement...Etant donné le surplus de travail que j'ai en ce moment (14h/jour, 7/7) il va falloir attendre la fin des vendanges, soit la fin de la semaine prochaine pour la suite...

Je suis de l'avis de Sylwingeï, le sujet est intéressant mais tout regrouper sur un seul article, suivi des questions habituelles, aurait plus focaliser l'attention. Là on passe d'un sujet à un autre pour y revenir dans quelques jours alors qu'on aura perdu le fil et peut-être l'intérêt de l'histoire. De plus, çà ne va pas simplifier les recherches futures.
En tout cas, cet article montre encore une fois que la nature est bien faite et sait s'adapter aux situations rencontrées (les adultes dont le cycle de vie court est fonction de leur environnement éphémère, oeufs qui survivent au manque d'eau pour assurer la relève, le nombre de ponte...).
Tu parles de bacs à tortues (bacs que je trouvais plus adaptés à l'élevage de crevettes que les bacs traditionnels trop hauts), mais je suppose qu'ils ne sont pas conçus pour résister à un remplissage complet (manque de renforts, épaisseur du verre trop fine, qualité du collage...). J'en ai examiné quelques-uns mais je n'ai pas osé franchir le pas.

Je t'assure que les bacs à tortue supportent très bien le remplissage, j'en utilise depuis de nombreuses années...
D'ailleurs le bac que j'ai mis en photo en est un!

cory29 mes bacs à tortues sont pleins à ras bord aucun problème au pire tu rajoute un renfort

Le moment de collecter les oeufs est arrivé...
Je vais vous donner ma procédure, sachant qu'elle n'est pas universelle. En fait j'utilise deux méthodes voisines.
Je fait toujours un gros changement d'eau lors d'une collecte d'oeufs, environ 50 à 60% du volume. Si le substrat est installé dans une boite (pondoir) je retire celle ci du bac. Si le substrat est directement dans le bac, je passe directement à la seconde étape, qui s'applique également au cas précédent après retrait de la boite.
Je siphonne le bac en m'appliquant à aspirer la totalité du substrat.
Je met une épuisette à maille fine de taille suffisante au dessus du seau dans lequel se déverse l'eau retirée du bac afin de récupérer le substrat et les oeufs.
Si j'ai disposé une boite, je vide celle ci dans l'épuisette en la rinçant plusieurs fois avec l'eau du bac. Ensuite je rince à nouveau avec de l'eau neuve très douce.

Une fois le substrat dans l'épuisette, je le laisse s'égoutter pendant quelques minutes et le presse fortement afin d'en extraire le maximum d'eau. Je verse le substrat dans un boite transparente (pas trop haute) et l'émiette avec les doigts pour le décompacter. Je profite de ce moment pour contrôler la présence d'oeufs et faire une petite estimation de la récolte.
Ensuite il faut mettre les oeufs en incubation. Le substrat doit avoir un taux d'humidité comparable au tabac à pipe. Il ne doit pas coller au doigt quand on le touche. Si c'est le cas, laissez le substrat à l'air libre pendant quelques heures jusqu'à obtenir un taux d'humidité correct.
Une fois obtenu, mettre le substrat dans un sac plastique étanche en n'oubliant pas d'y emprisonner de l'air...

geopanchax a écrit:Une fois le substrat dans l'épuisette, je le laisse s'égoutter pendant quelques minutes et le presse fortement... et l'émiette avec les doigts pour le décompacter.

On est d'accord qu'il y a toujours les oeufs dans ta bouillie ? Connaissant la fragilité d'un oeuf j'ai un peu de mal à m'imaginer qu'il en ressorte quelques-uns indemnes. Déjà l'aspiration avec le substrat m'a fait tiquer.
Mais bon si tu le fais c'est qu'ils sont plus solides que je le pense.
En tout cas, c'est un protocole assez stricte à respecter, pas trop de place pour la fantaisie.

+1 avec Cory, ça fait peur ! Et le taux d'humidité correct, si on ne connaît rien au tabac à pipe…

Pourquoi mettre le substrat avec les œufs dans un sac "étanche" ? Dans la nature, ça se passe comment ?